Aux confins des champs fleuris, à la lisière du sous-bois ombreux,
Un sentier serpentait sous les voûtes forestiẻres,
Enguirlandé de floraison printanière, lys, muguets et primevères,
Chemin parsemé de feuilles d’or en temps d’automne pluvieux,
Contournant frondes, mousse et fougères, sinuant étincelantes rivières,
Où dans nature embaumée, j’étais invitée privilégiée,
Où, dans raies d’aurore riante, transportée,
Où dans crépuscules scintillantes, perdue dans rêves d’enfance magiques,
Coeur ingénu, esprit léger, âme claire,
Yeux capiteux des beautés de la nature féerique,
Je me baignais dans exquis spectacles de musique et danses charismatiques,
De ce royaume unique, de rires, joie et bonheur fantastiques.
Si tristement, mon pays s’engouffrait dans feux de guerre, flammes de dissidence.
Nous fuyions la campagne, nous nous réfugiions dans des cités surpeuplées.
Oubliant et les vues et les bruits de la fureur humaine déchaînée,
Mon esprit retenait les visions d’un charmant sentier de forêt,
Âme et coeur demeurant nostalgiques des flaveurs et arômes d’un temps d’enfance,
Tout ce qui est de beauté naturelle, exquise, bien préservée.
Vingt ans s'étaient écoulés dans tonnerres de bombes, voiles de feux,
Gens et amis venaient et disparaissaient de ma vie.
En un jour de fragile répit,
Avec ténu espoir de cesse-feu,
Je retournais à ma maison d’antan à la lisière des bois,
Pour revisiter mon monde d’enfance des jours de joie.
Le sentier de forêt était nulle part, toute existence oblitérée,
Le sol était couvert de végétation indomptée,
Le feuillage touffu réduisait les lueurs du jour,
Pourtant, dans le lointain, la brise apportait le mélodieux chant des ruisseaux.
À pas feutrés le passé revenait, nostalgie tranquille d’un temps beau,
Sur images de rosée chatoyant nappes de nénuphars,
Raies d’aurore projetant myriades de couleurs sur étangs et mares,
Saules pleureurs caressant vagues dans effleurements galants,
Pendant que grillons chantaient, colombes roucoulaient.
Voguant les flots du temps, mi- heureuse, mi- coeur lourd,
Défrichant ma voie à travers buissons épais, branches enchevêtrées,
Sur berge fleurie, parmi herbes et fougères, dans l’air odorant,
Je revivais mes rêves d’un temps d’innocence non perturbé.
Huỳnh Anh Trần-Schroeder
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