NOSTALGIE D'AUTOMNE
Sur berge de nénuphars, tapis de mousse, herbes grasses,
Dans mi-ombre, mi-lumière, je me prélasse,
Admirant le crépuscule peignant l’horizon d'orange sublime et d’or fin,
Célébrant le chariot d’Apollo projetant les raies splendides d’un jour à son déclin.
Une branche tombe, sur rafale d’automne,
Une tige tourbillonne dans vent du soir,
Le clocher carillonne, l'horloge sonne,
Les paysans besogneux rentrent le foin avant que tout fait noir.
Campagnes de moisson, vendanges de grappes boursouflées,
Monts d'épis, tas de chaume, mares d’eaux, sillons de gués,
Vous êtes seulement différents des récoltes de mon pays,
En produits agricoles, non point en arômes de champs cultivés.
Maisons où fumée ondoie au dessus des toits riants,
Ici toits d’ardoise, murs de briques dessinent paysage ravissant,
Là-bas, chaume et bambou érigent demeures humbles,
Partout monte la joie de récolte, la même, méritoire, totale, quoique simple.
Une églantine je cueille et presse,
Sur cette page chargée du cahier de souvenir,
Comme présent de ces temps de jeunesse,
Elle dort son doux sommeil parmi les poèmes que je viens d'écrire.
Un sourire sur mes lèvres, un chant dans mon coeur,
Un petit coin du pays d’antan renaît sur l'heure,
Le battage de riz dans nuits de récolte, nuées de balles, volées de grains,
Paniers remplis à ras bord de grains de simple bonheur,
Prêts pour voyages de distribution sur monts et vaux aux premières lueurs du jour serein.
Reviennent les badinages des filles et gars de l'âge romantique,
Sous clair de lune de promesse, dans ambiance d’avenir sympathique,
Reviennent les chants folkloriques des pays de tropiques,
Dépeignant ce mélange exquis et divers de labeur ardu et rêves magnifiques.
Je ne me rappelle plus les formes des fleurs de mon pays natal,
Pourtant j’imagine encore respirer leur parfum enivrant,
Indistinct est le paysage de mon village d’antan,
Cependant résonne à l’infini la musique des flûtes pastorales.
La rafale d’automne subitement se calme,
À sa place souffle légère brise, monte senteur des bois et champs,
Un mélodieux refrain chasse la mélancolie de coeur et d'âme,
Je me retrouve sur sentes d’un passé charmant,
Nostalgie et regrets emportés sur flots de mémoire,
Pieds légers, pas feutrés sur sentiers de feuilles et fougères,
Dans forêt d’automne scintillante de teintes d’ambre et de moire,
Heureuse comme cette adolescente d’un temps de naguère.
Flots du temps, changements de lieux,
Que m’importe vos charades, vos simagrées,
Je confie ma vie, ma destinée d’ici-bas au Bon Dieu,
Ses anges de miséricorde, pour espoir de bonheur, foi de sécurité, sérénité.
Huỳnh Anh Trần-Schroeder
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